lundi 1 avril 2013

Regards de femmes




Le regard, miroir de l'ame, nous trahit souvent, sans que nous le sachons.  Ce qu'il nous revele peut nous rassenerer ou reveler au contraire un desarroi, une tristesse.

Je  parle de la femme, qui a vecu, souffert, s'est battue.  La joie premiere, primesautiere a disparu.  Son regard n'est plus le meme.  Cachant sa vulnerabilite, elle ne livre  que ce qu'elle permet.

Peut etre vous reconnaitrez vous , mais acceptez de lever la tete, de regarder la vie autour de vous, de changer votre regard.

Il y a d'abord celles qui longent les murs.  Elles ne discernent plus personne. Nul ne les voit tant leur visage n'exprime plus rien.  Visages baisses, regards fermes,  elles s'en vont de leur pas presse, indifferentes a la vie autour d'elles, au ciel bleu, au soleil qui brille.  La vie pour elle, s'est arretee quelque part.  Elles retourneront bien vite chez elles, ne se souvenant de rien.

La solitaire est la aux alentours des supermarches.
  Cellle la, elle semble si fragile;  assise toute grave sur un banc, elle furete febrilement dans un vieux sac a mains.  Deja les choses deviennent plus difficiles pour elle.  Son regard estompe est tout affole devant  ce qui lui echappe, mais sa nature independante s'y rebelle.  Elle veut faire encore partie de ce monde, de ce tohubohu qu'elle aime.  Alors elle prend son temps, observe.  Pour quelques heures , elle revit.   Perdue dans la foule, elle disparaitra.

L'autre dans son regard, se devine une souffrance, affrontant seule ses douleurs, elle doit encore prendre soin de ses proches.  Mari egoiste, qui tel une pieuvre, exige toujours plus, jamais un merci, aucune parole de reconnaissance pour son devouement.  Il quitte son assiette, sa tasse sale a  la meme place, ne lui est d'aucune aide.  femme seule, elle se sent abandonnee et doit continuer son combat, fidele a ses amours.   Pour un instant, son regard brille d'un brin de malice, tandis qu'au coin un petit sourire s'ebauche.  Mais vite, elle ferme les volets de son ame. Seul quelqu'un d'attentif la reconnaitra.

Certaines femmes ont plus de chance et arrivent a s'y echapper.  Alors elles se rassemblent a 3, 4 pour partager leurs plaisirs, leurs petits bonheurs, leurs soucis, faire le plein.  Pour certains la marche, d'autres le poker,d'autres le troisieme age,le temps de vivre pour soi, .d'etre comprises, acceptees, ecoutees, d'exprimer des sentiments de femmes, petits bavardages qui  agacent l'homme, mais si 
necessaires a leur survie, une bouffee d'air frais dans leur vie qui retrecit, elles reprendront avec
courage la route pour chez soi ou  ou elles seront grignotees par les leurs et par le temps.
Visages  leves de femmes , qui ne baissent pas les bras, regards droits, serieux avec le rire, l'humour pour se defendre, combien je vous aime.  Vous acceptez de vivre les manquements, les lacunes de vos proches, avec amour.  Vous puisez entre vous ce que vous ne recevez pas ailleurs.

Epoux absorbes par leur travail, les amis, les enfants . Aujourdhui liberes de ces entraves, ils n'arrivent plus a combler la difference entre eux et doivent reapprendre a vivre.  Alors, elle s'enfuit de celui qui a fait la sourde oreille toutes ces annees, court chez le coiffeur, fait sa gym, s'engage, tandis que le mari pris de court,n'y comprend plus rien.  Il en est tout  hebete et reste aveugle a son appel.  On se defend comme on peut.

Devenir icone, rester belle a tout prix, pour plaire a un homme qui n'arrive pas a grandir, a vieillir.  Jouer a la mere, a la maitresse, l'amie, la confidente.  Toujours plaire, quand au fond on aspire a toute autre chose.

Son desir d'etre acceptee de toi, telle quelle ;  son besoin d'etre ecoutee, que tu sois la quand elle a besoin de toi.   Elle desire que tu fasses le parcours de l'ame avec elle, que tu lui tiennes la main, tu lui donnes de la tendresse, mais tu en es incapable, car ton ame a toi est morte. Ton combat pour reussir, ton ambition ,  t'a rendu aveugle, sec,  imbecile ; cela a tout pris,  tu t'enflammes pour  tant de choses', mais  tu passes a cote de tant de petits bonheurs, tu dois reapprendre la vie et ses joies simples.

Toi, femme, tu desires  etre  reconfortee, soutenue, partager  tes soucis, tes peines, tes joies ,
mais lui, se detourne, comme l'ane bate, il s'entete a te pietiner le coeur et l'esprit ,ronge par l'usure du temps, il ne sait plus aimer.

Pourtant lui aussi, il est a la poursuite de l'amour, quand l'amour est proche de lui.  Il ne fallait que la regarder dans les yeux, lui laisser voir ton amour a toi, et lui dire "Je t'aime, je te veux toi, parle !, je t'ecoute. "

Les autres, autres regards affames, eperdus, regards tristes de femmes abandonnees avec leurs enfants -- maris qui boivent, qui jouent, qui trompent, qui battent, qui se droguent. Seul l'instinct, la soif du plaisir immediat vous guide;, l'egoisme,  la fuite devant votre incapacite a faire face a vos responsabilites, d'accepter  le travail  qui vous coute et rapporte peu, les epreuves de la vie.,les souffrances  qui vous auraient fait grandir .  Vous meme, vous avez si peu recu,vous ne savez pas vivre la vie, on ne vous l'a pas appris.  Vous continuez a  mourir lentement et  eloigner  de vous ceux que vous  avez aimes.  Nul ne s'y trompe -  excepte la malheureuse qui s'est laissee prendre au piege.

Femmes meurtries par la vie, les deuils, les trahisons, la racine meme de  votre etre a ete ebranlee.  Vos yeux brillants de larmes retenues, fixent au loin l'objet de votre amour perdu.  Vos pupilles ne peuvent s'empecher d'exprimer les tumultes de vos ames.  Telles les eaux noires  et profondes d'un puits, elles tremblent.  Vous connaissez l' agonie et attendez d'oublier.  Seul le temops nous le dira, et permettre qu'une nouvelle fois ces roses refleurissent et repandent a nouveau leur parfum.

Parmi celles la, une femme, si sensible, si secrete, si discrete, si effacee, toujours bien mise et bien coiffee.  Elle a tout accepte.  A la voir, rien ne semble avoir change, mais son regard eteint dit tout.  Plus de lumiere  !- un tendre sourire pour dire  "Tu as du prix pour moi!.".  Mais les paroles deviennent rares, le regard est deja loin, si loin, la force de la vie semble s'y retirer lentement;  comme une feuille de crystal brulee par le temps, que le moindre vent briserait, une image qui diminue de corps et d'intensite annee apres annee, qui s'amenuise et vit deja l'eternite.

Et l'autre indifferent, qui deja desire son sommeil.  Il n'a rien compris a son ame, a celle qui a partage sa vie tant d'annees, celle si differente de lui, celle chemin de Dieu pour lui, qui l'aurait aide a toucher Dieu.
Il a une maitresse, cela lui est normal.

Sa faiblesse d'homme, son appetit d'homme, le besoin de plaire a plus jeune, besoin de changement, gouter au plaisr defendu, s'y enivrer.  A cote se meurt a petit feu, sans un mot, celle qui avait droit , elle aussi au bonheur.

Femmes de peuple, meres fortes, epouses fortes et sereines, votre humble logique vous a aide a traverser la vie, la joie  de vivre y est demeuree presente.

Quisont vos heureux compagnons  ? . Toi la petite maigre, si vive et toi, la ronde essoufflee qui l'accompagne.  Toutes deux blanchies par les ans,vous ne portez pas de masque, sans fard, toutes simples, vous bavardez,le rire toujours pret a fuser.  Et pourtant, la vie ne vous a pas fait de cadeaux.  Vous n'avez guere eu le temps de penser a vous, vous faites ce que vous avez a faire, sans penser a plus,  Est ce cela votre secret.  Votre soeur est la,  au corps lourd use,de la femme qui s'est trop donnee, regard sans expression,gestes, lents, forces, refermee sur ses combats, assise pres de ce geant qui lui impose sa force et qui semble l'accepter la, indifferent : "Tu es vieille  maintenant, moi, je suis fort encore jeune, j'eclate de ma presence !. "

Vous , vieux couples, qui ne vous aimez plus, au regard mort, morne, indifferent.  Dun commun accord, vopus avez decide de finir la vie ensemble comme compagnons.  Au restaurant, impassible d'un air superieur, lui, il redresse sa taille, plein d'orgueil,  regarde a gauche et a droite, tapote la table des deux doigts,  semble dire: ", Je suis satisait , j'ai rempli mon devoir d'epoux, je t'ai fait une faveur, je reprends ma liberte,   ne me demande rien de plus !. J'ai fini avec toi, aujourdhui. Tu sais pour moi, tu n'as plus d'importance. ! Je paie, allons nous en !.".

La femme elle, ronde, affaissee,  ecrasee, tete baissee, elle triture de sa main, une miette de pain.  Pas de conversation ,  . des regards d'etrangers.  Souffrance de femme qui se tait et accepte  l' attitude  de cet homme  plein de lui meme...  Non !..., J'ai envie de hurler, de fuir au loin.  "Non pas cela !.'. ---Et pourtant combien il y en a de semblables qui ne cessent de s'entredechirer.  Pour vous n'y at il aucune esperance?

Et puis, je l'ai rencontree, elle au visage radieux, eclatant d'une lumiere interieure, son rire s'egrenant en cascade, telle une coulee d'eau pure.  Elle rayonne, elle rayonne de la presence de son Dieu.  Toute claire, toute transparente, elle irradie de l'amour toujours present dans sa vie, l'amour fidele,
jamais bafoue de cet homme qui prevenait ses gestes a elle.  Sans comprendre, sans paroles, ils avaient gravi ensemble la montagne sainte.  Invalidee par une serie d'operations, l'epoux lui est demeure fidele, plein de compassion.  Aujourdhui, guerie, ils se sont mis ensemble au service des pauvres.  Maintenant ils se partagent entre leurs petits enfants. ' On me dit 'folle' ', elle eclate de rire, je la comprends.  Et son mari baissant les yeux, sourit gentiment.

Dans une societe libertine, ou l'amour vrai a perdu ses repaires, ou les jeunes imitant les stars, se laissent aller au plaisir du moment, ou il font lamour avant de s'aimer vraiment, de se connaitre,
fort  des aventures sans lendemain , abimes dans leurs sentiments, ils ne peuvent plus aimer et faire confiance.

Faute de vrai dialogue, les couples se defont, l'un va vers celle qu'il croit le comprend, qui flatte sa vanite d'homme et l'ecoute, et s'accroche a lui telle une noyee de l'amour , sans penser a la destruction, a la desolation , au chagrin qu'elle seme dans une famille, aux  coeurs brises.  Celle qui le connait vraiment, qui voulait qu'il change de comportement, qui voulait son bien,  ne comprend  plus son attitude;   impuissante , elle le regarde s'eloigner , indifferent a tout. 

Doit on laisser mourir la fleur bleue tant aimee de nos aines, nous laisser prendre dans le miroir aux alouettes, dire que nous nous sommes trompes.

L'amour vrai est si beau, tresor dans un vase d'argile.  Beni de Dieu, il devrait durer, mais pour cela, il faut etre attentif au regard de l'autre, a ses messages, a  ses appels de detresse, aux paroles non dites.

N'assombriisez pas la clarte, la lumiere dans son regard.
Ne detruisez pas la joie necessaire a sa vie.
N'eteignez pas la lampe de votre foyer.

ATLETTE
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