lundi 1 avril 2013

A MON CHER PAPA ET A MA CHERE MAMAN



A mon papa Marc
A ma maman Raymonde
en remerciement pour votre devouement, vos sacrifices, vos exemples.

Que Dieu vous accorde la grace de vous reposer dans sa lumiere,
Qu'ils essuie vos larmes et vous console de toutes vos peines,
et vous comble de sa joie.

Je vous embrasse tres fort
Votre fille bienaimee.    ARLETTE
                                       ----------------------------

                                                            L '    ENFANCE     DE    MAMAN



Cher Papa et Chere Maman

Cela fait si longtemps que vous etes partis, et pourtant il n'y a pas de jour ou je ne pense a vous,
vous etes toujours presents dans mon coeur.

J'ai 68ans   et j'ai besoin de vous raconter, afin que vos petits enfants se souviennent de vous, que vos combats n'aient pas ete vains, que votre exemple de vie chretienne, nous aide a traverser la vie, avec de vraies valeurs, que jamais nous ne nous sentions seuls, mais toujours relies a vous par une chaine d'amour.

Maman, combien tu aimais nous parler de ton enfance, a la rue Dauphine, Port Louis, tu n'oubliais aucun detail. Le souvenir du petit Philippe mort d'une gastro a un an, et de Germaine emportee par une pneumonie tout betement,parce que le medecin l'a consultee, soulevant sa petite robe devant une fenetre ouverte. Ce furent tes premiers gros chagrins.

Ton enfance au milieu de ta famille fut heureuse, mais courte.   Camille ta maman, agee de 34ans seulement,  enceinte de son 10eme enfant, fut atteinte de la fievre espagnole, Toute  la maisonnee fut touchee, Maman fut la seule a etre epargnee, aussi elle rendit des menus services a tous  les siens tous alites.

Ma  mere quoique si jeune, rechauffait le lait sur une petite lampe a petrole. et allait le porter a tous ses freres et soeurs .Elle resta au chevet de sa maman jusqu'au bout.Jamais elle n'oublia sa mort, et me fit promettre de l'ensevelir un jour avec  elle.


Sa mere Camille,  nee Zamudio, avait 3 freres Gabriel, Rafael et Maxime qui etaient tres unis.
Elle venait d'une famille qui donnait de temps en tenmps des capitaines, Raphael,  le capitaine,  lui  emigra au Sud Afrique, et fonda une famille.

Bientot un autre drame frappa la famille, Raymonde, sa petite cousine tres aimee, agee d'a peine 9ans contacta la fievre typhoide;   lors de sa convalescence ,la famille toute heureuse voulut celebrer L'evenement.  Helas!  la petite fille tentee, profitant de l'absence de sa gardienne,   gouta au plat defendu.  Le lendemain  matin, une peritonite  l'emporta.

La meme annee,  la fievre espagnole fit 2 autres  victimes ,   les 2  belles- soeurs  , laissant derriere eux des  enfants  inconsolables;    5ans apres,   la meme annee,  les peres moururent.

La vie ne fut plus la meme, une certaine joie de vivre s'en etait allee.Les orphelins cotoyerent la pauvrete et connurent des manques. La soeur ainee,Evelyne, aidee de la servante  eleva seule   ses freres et soeurs.

Maman a l'epoque. etait un vrai garcon manque, boute entrain, ayant reponse a tout et assez rebelle, ce qui lui valut maintes reprimandes et parfois injustifiees.  Cela lui resta longtemps sur le coeur.

Elle etait une vraie petite peste, prete a faire des niches, des coups pendables. Comme punition,un jour,a la petite ecole, on l'enferma dns le grenier ;    vengeresse, elle renversa tous les encriers, dechira   tous les cahiers,.... pour finir, elle enduisit son visage de beurre et de confiture  et se fit embrasser par les 2 demoiselles qui pousserent des cris d'horreur.  Ce fut son dernier jour dans cette ecole.

Maman grandissait, elle etait brillante et avait un caractere fort ; elle preparait elle meme son time table, qu'elle suivait a la lettre et  se classait   toujours parmi les premieres de sa classe.                                              


Mais bientot, les finances vinrent  y manquer, elle dut interrompre ses etudes a l'age de 16ans.
A cette epoque, il n'y avait que deux opportunites pour les femmes , infirmiere ou institutrice, elle opta pour la  seconde.

Chaque jour ,intrepide, elle  pedalait au milieu des champs de canne de Vacoas a Glen park.
A L'ecole, ses eleves la depassaient d'une tete,  mais maman savait faire montre d'autorite, et se faire respecter.` Petit a petit, malgre son jeune age, elle sut gagner l'estime des petits et des grands.
Bientot vint l'age des amours---- quelles fetes!...ces bals ou l'on partait par le bus, les diners qui en faisaient partie, ou chaque jeune fille avait un cavalier servant a cote qui lui contait  fleurette.

Mais nul ne reussit a gagner son coeur, sauf Paul qui resta longtemps son premier amour.  Cela dura 5ans,  ils ne se tenaient que par la main,  Leur amour etait chaste,  mais bientot perdant confiance  elle prefera mettre fin  a leur relation, mais toujours  elle parlait  de lui, et mit du temps a l'oublier.

Le temps passa, elle rencontra mon pere.Orphelin  tres tot comme elle, ils croyaient  pouvoir etre heureux ensemble.

                                                    ENFANCE   DE    PAPA


Mon pere orphelin de mere a 3ans et de pere a 12ans, fut eleve par sa tante Camille comme son propre fils. Mais souffrant des sequelles d'un empoisonnnement , il ne put faire de hautes etudes.  Cet evement causa  aussi la mort de ma grandmere agee alors de 23ans, enceinte de son second enfant.,De cela, mon grandpere fit promettre a papa sur son lit de mort, de ne jamais prendre de maitresse.

Mon grandpere possedait une grande concession a Madasgar, il faisait le commerce des epices et du bois, mais quand malade de coeur, il dut revenir a l'Ile Maurice, il fut oblige de tout abandonner  la bas de par la loi, et ce sont les enfants naturels qui heriterent de tout, Nous, nous n'avons connu que la misere

.La vie pour mon pere fut tres dure apres l'ecole, ne possedant qu'un simple certificat d'etudes,   il avait toutes les peines pour se procurer  du travail.  Il nous racontait comment il partait a bicyclette, des journees entieres, essayant de vendre ses tableaux, pour une bouchee de pain.  Eleve de Gabriel Gillete, un fameux peintre de l'epoque, il avait un fin pinceau, mais en ces temps, les atistes etaient mal consideres,.  Il fit alors une promesse a St Joseph d'accepter tout travail qui se presenterait a lui, c'est pour cela, qu'il   eut une grande devotion pour ce grand saint.  Mon pere n'eut jamais  un bon salaire, mais il eut du travail toute sa vie.

Mon pere nous parlait souvent de ses grand parents qui etaient proprietaires d'  arpents de terre a Roche Bois et a Trou D'eau Douce, mais vu,que grand pere  travaillait dans une concession  a Madagascar, ,.   Nul ne  sut ce qui en advint.. Quant a Papa,  il  n'etait qu'un  pauvre orphelin ignare,    Quant aux femmes,  c'etait   pire  . ,..

De son heritage trois ou quatre maisons, Papa dut s'en desister, il fallait vivre, sa bague de fiancailles. son mariage, la societe d'alors ne badinait pas avec les us et coutumes,, il fallait les respecter, sinon on etait mal  vu.


                                                            NOTRE   FAMILLE



Nous etions les pauvres de la famille et habitions toujours des maisons  aux planchers pourris et defonces , ou les rats faisaient  un bacchanal le soir.

Mais maman , femme tres fiere, n'emprunta jamais d'argent . On eut toujours tout juste  de quoiI a vivre, Nous nous contentions d'un pain beurre pour l'ecole. Il n'y avait ni amertume, ni envie chez nous,
Notre vie, nous la vivions avec ses joies. et ses peines..




Mon pere etait un homme doux et humble, tranquille, boheme, qui aimait la bonne chere, fin joueur d'echecs,et fin artiste. Mais bientot avec 6 bouches a nourrir, il dut tout abandonner, car les couts etaient trop onereux.Ce n'est qu'a sa retraite qu'il s'y remit avec des moyens de bord. Mais la encore il dut se resigner a des aquarelles de bon marche, ayant peu de moyens.

Moi, j'avais 2 petits enfants a l'epoque, je traversais des moments difficiles et quand il venait a moi, je n'avais meme pas 50 roupies a lui donner. La mort dans l'ame. je refusais. je preferais qu'il aille vers  d'autres, car il en avait besoin des sous...Ce n'est qu'a sa mort, que Robert White, son bon ami,  mes cousines me cederent 3 aquarelles, j'en donnais deux a mes filles  le jour de leurs  noces.  J'ai du  attendre des annees avant de pouvoir donner un digne encadrement au troisieme tableau.

Dans cette epoque de prejuges , de palabres, papa detonnait ,Il etait quelqu'un de simple, qui ne dedaignait pas de faire un brin de causette avec le coiffeur du coin.  Ils n'avait guere ces complexes qui engangrenaient la  societe dite bonne d'alors,  Il aimait les gens pour ce qu'ils etaient.

Fin joueur d'echecs, bien souvent il gagnait ses parties au grand dam de Tristan, l'epoux de ma cousine, qui de rage un jour, renversa la table de jeu.

Amoureux de la nature il aimait se promener, et souvent on le rencontrait dans des endroits  perdus.  Que faisait il la?...Dans cette societe etriquee d'alors, on ne le comprenait guere,  Mais moi qui suis sa fille, je partage ce gout de l'inconnu,  Dans notre vie d'alors,,les plaisirs etaient  si rares. Papa aimait cultiver son jardin secret.

La vie fut tres dure pour nous les enfants.  Avec son salaire de misere, et le job d'institutrice de maman, on tirait le diable par la queue.,

Maman  voulait a tout prix, nous epargner cette misere plustard ,  aussi, elle  mit tous ses soins a nous donner une bonne education et une bonne instruction.

Tot le matin, elle se levait, jamais de plaintes,. elle s'occupait de tout avec vaillance.  Mon pere faisait la cuisine.  Nous,nous les enfants avions notre part de travail a faire. Maman, elle, jusqu'a fort tard, bouquinait, preparait ses cahiers, son time table.  La grammaire francaise n'avait point de secrets pour elle.  Elle compilait cahiers d'orthographe, de maths, car elle voulait a tout prix nous voir reussir.

Nous,.les enfants, avions beneficie de toutes  ses connaissances.. Nous etions sa joie et son honneur dans cette vie.; et elle avait toute la patience pour nous expliquer les choses. Grace a elle, nous connumes les premiers succes  a  l'ecole, la bourse primaire, les prix de superiorite et d'honneur a l'Alliance Francaise,. Elle suivait tous les resultats et connaissait les meilleurs eleves.


Chaque annee, etait marquee par la distribution des prix.  Toute fiere,elle nous confectionnait alors de nouveaux habits.  Elle qui ne se maquillait jamais  ,pour se jour en faisait les frais.,et se metamorphosait.

Nous avons connu les vetements simples. les chaussures eculees, sans chaussettes, qu'on enfilait a la messe de 5hrs pour ne pas etre vus. Nos repas etaient pauvres.  Maman ne s'interessait guere a la cuisine, qui etait reservee a mon pere.

Tout etait sous controle, le lait, le beurre ,l'huile,  l'oignon,  Une petit de boite sardines suffisait pour tous,Une orange  etait divisee en 6 morceaux.  Maman faisait beaucoup de sacrifices. Mes freres ne purent faire partie des scouts, faute d'une roupie qu'il fallait donner les vendredi.

Stricte, pas de gaspillage, tout etait sous clef,  on mangeait et buvait a heure fixe, impossible de s'y derober, mais c'etait vital pour la famille,

Cela fut penible pour mon pere, qui aimait les bonnes choses, aussi a chaque fois qu'il pouvait y echapper dehors, il se rattrappait,.
Maman etait chretienne de coeur et d'ame, loyale et femme du devoir. Petits, avant la premiere  communion, elle veillait a ce que nous faisions nos prieres et nous expliquait le catechisme, l'amour de Christ et du prochain.  La sainte messe, la confession et l'Eucharistie etaient  les piliers  de notre jeunesse.  Usant de sa forte personalite et de son autorite, elle veillait  a ce que nous  soyons fideles.
Par sa piete, nous decouvrions le tresor de la priere et la joie dans l'intimite avec Dieu.   Je crois fort que c'est cela qui sauva mon cher Frere Regis , le capitaine,   Jamais il n'oublia les conseils de maman, et toujours avant de partir pour ses campagnes de peche, il se fit un devoir d'aller se confesser et assister a la messe.

Chaque Paques  et chaque Noel, le grand dejeuner etait de rigueur ainsi que le gato Marie pour la fete de l'Assomption. Elle detestait ces gateaux, mais se faisait un devoir d'en acheter pour nous les enfants.

Pour ces fetes, on avait droit au jambon, a la mayonnaise, au roti de boeuf ou de volaille.

Toi, maman, orpheline a 12ans, tu etais comme ces plantes qui avaient besoind'etre soutenues dans leur croissance.  Tu possedais tant de belles qualites, et dus  te battre toute seule toute ta vie.  Bien souvent, je te voyais anxieuse, angoissee par des fins de mois difficiles,, mais jamais abattue. Les chiffres tu les additioonais et en econome, tu ramassais ton petit cache , pour les depenses imprevues et pour nous plus tard pour nos etudes et les futures noces...Vraiment tu pourvoyais a tous nos besoins,  et jamais nous n'avions manque de medicaments.  Toujours a la fin de ta journee, il y avait dans ton sac des pistaches, dont  tu t'en etais privee pour les partager avec nous.


Guere mondaine, simple toujours,  tu te contentais de peu, deux jupes, trois blouses pour le travail, tu affectionnais les belles couleurs- le bleu roi , le rouge ta couleur preferee, le vert.

Chaque vacance , quelle fete!.....Il nous fallait notre journee au bord de mer.  Quelle joie pour nous  les enfants.  Je te revois le lendemain d'un cyclone  qui s'eloignait, marchant  a longues enjambees, avec ton sac de pains et de gatos piments et  autres emplettes, pour nous dire  :"Depechez vous, l'auto
sera bientot la ."

Toi aussi, tu avais grandi trop vite, avec peu de plaisir, tu redevenais comme nous.

Journees merveilleuses de notre enfance, longues promenades sur les rochers en quete de coquillages et de bigornaux, fouilles  de tec tec, ramassages  d'huitres, cueillettes  de goyaves de chine.  Tu savais si bien rallier le travail et le plaisir, et nous etions riches de ce que d'autres n'en connaitraient jamais.

Certains soirs, nous faisions le tour de Vacoas, ensemble avec papa et maman,  passant par les casernes, allant jusqu'a Floreal, comment  oublier alors, les beaux clairs de lune sur les grandes pelouses bordees de parterres de fleurs; une sucette glacee suffisait pour notre bonheur.

Chaque vendredi, c'etait jour de marche, je t'accompagnais pour pouvoir t'aider a porter tes legumes et toujours  tu achetais quelques fruits de saison que  tu partageais  avec nous.

Maman tu as ete une femme forte, loyale, plus forte que je ne suis, genereuse aussi, ayant de petites attentions pour ta famille, pretant dans le besoin.

Combien de fois, au commencement de ma vie d'epouse, j'ai du faire appel a toi.

Le soleil de midi ne te faisait pas peur, s'il fallait rendre visite, reconforter un malade, toujours tu avais des oranges  et quelques biscuits.  C'est ainsi que tu nous as appris a penser aux autres, et a faire des sacrifices.





                                                  EPREUVES  ET  DEPARTS
                                                                  

Chers papa et maman, combien vous nous etes chers.


  Le temps  avait passe plus vite que nous le pensions..  Nous grandissions, vous vieillissiez chers parents;  nous ne le voyons  guere , absorbes par nos etudes et nos plaisirs. .Ce n'est que trois mois avant mon mariage, que je realisais que ma vie, ne serait plus la meme.

 Moi super active, toujours par monts et par vaux avec mon volleyball,   mes parties au bord de mer, mes excursions, mes evasions, la tristesse soudain me saisit, car  a force de vouloir m'eclater ,j'ai passe a cote de vous, de vos besoins,  d'un temps precieux que je ne retrouverais cetainement pas.

Alors je me calmais, j'ai decide alors de gouter chaque moment precieux  aupres de vous, buvant chacune de vos paroles,  attentive a  vos gestes, ne laissant passer aucun  detail de vous , me disant qu'un jour je devrais vous raconter, quand je me sentirais prete.

Helas!, tout n'a qu'un temps, ce temps on ne peut jamais le rattraper, mais  bien souvent quand on le realise, c'est deja trop tard, c'est un chapitre qui se ferme, pour nous faire comprendre que l'amour de nos parents est  un tresor  gratuit..Nous aussi, nous devons le vivre ainsi pour nos enfants.

Ma mere tomba bientot malade avec de violentes  migraines, et dut s'aliter trois mois de suite..Mon pere se sentait bien souvent seul et perdu.  Alors nous nous taisions, et lui prenions la main, l'encourageant a la patience. Nous etions si anxieux, ne sachant plus quoi faire.  Enfin Dieu dans sa misericorde lui redonna sa sante.

Cher papa, bien souvent, nous tes enfants nous avons vecu pres de toi, sans te connaitre vraiment, ni essaye des fois.

 Qui etais tu Papa?... Qui pourrait nous le rappeler, maintenant que tu n'es plus la.  Tu en avais des qualites  ,devoue, desinteresse, homme de paix, travaileur et perseverant.  Pardessus tout cela, tu etais un pauvre de coeur, malgre tes faiblesses.

Ton job de meter reader etait tres harrassant pour un diabetique, il te fallait passer de cour en cour, pour prendre des releves d'eau; a la fin de la journee, tu n'en pouvais plus.  Souvent tu souffrais des pieds et tu nous demandais de les frotter, mais nous, dans notre egoisme, souvent nous refusions, pourtant on se nourrissait de ta sueur.

Malgre ta grande  fatigue, jamais tu ne refusas d'aider maman, jamais de paroles blessantes, Tu agissais toujours avec le plus grand respect pour  maman.. Tu te contentais de ce que tu gagnais, c'est a dire de peu.  Jamais jaloux des autres, jamais ne medisant ou ne calomniant ton prochain.  Tu passais silencieux dans la vie.  Tu aurais pu passer totalement inapercu, car tu etais si discret.  Tu pardonnais toujours, tu avais un coeur d'or, ne gardant jamais rancune, et oubliais tout le mal qu'on t'avait fait.
La vie ,  tu  l'acceptais avec courage   ainsi que  les epreuves que Dieu permettait , ni te rebellais.
Tu reconnaissais tes torts, et fidele a ta promesse, tu n'oublias jamais Dieu dans ta vie,  et demeura fidele a la messe et a la confession.



                                                           MORT DE PAPA



 Jesus t'accorda une mort sereine , sans souffrance.

Ta maladie fut longue et douloureuse. Malgre de nombreux sejours a l'hopital, jamais une plainte ne sortit de ta bouche, ni un reproche.

Chaque jour tu prenais ton bus pour  y aller , ton pied recouvert d'un epais  bandage, car on ne pouvait se payer de taxi, la situation de la famille etant fort  precaire.  Papa ,combien cela m'a peine de te voir trainer ton pied  malade sous le soleil ardent et la pluie, et je n'y pouvais rien .

Aujourdhui, papa, je souffre de tes souffrances.  Il m'a fallu te regarder avec les yeux de Jesus, pour connaitre ce  qui nous etait cache jusqu'ici, ton coeur aimant et chaleureux.. 

Ta mort fut douce, soudaine. Ma mere se rendit alors compte de l'importance de ta presence, de ton affection constante, de ta fidelite dans ses moments difficiles .Pour  toi,   l'orphelin ,  nous etions tes seules  affections dans la vie..

  Ma mere ne fut plus la meme, il y eut un grand vide.

Maman viellit d'un coup; il y eut beaucoup de departs, son coeur etait dechire par toutes ces absences.  Mais fiere, ne voulant pas assombrir nos vies, elle ne parlait guere de ses chagrins.  Elle ne pensait plus qu'a visiter ses enfants en Angleterre et en France.  Pour cela elle n'omit aucun sacrifice, meme sur sa nourriture afin de se payer son passage.

Nous, nous n'y comprenions rien a cela, aujourdhui, comme je la comprends, moi, Arlette, qui aie vecu a l'ombre de sa vie, comme je lui suis indulgente et je l'aime.


                                                            MON   ADIEU         

Chere maman. combien nous t'avons blessee avec nos paroles, nos desobeissances.  nos rebellions, nos entetements.

Combien nous t'avons decue avec nos echecs, nos mauvais resutats, nos mauvais choix. Pourtant tu ne nous le reprochais jamais.  Tu gardais tout dans ton coeur et continuais a nous faire confiance et a nous aimer.

Tu avais mis tant d'espoir dans nos succes d'enfants, car tu avais mis tout ton etre, ta sante, ton intelligence afin que nous ne connaissions pas la pauvrete que tu as vecue.

Mais helas!, l'homme est une creature imparfaite, toujours appele a decevoir ceux qu'il aime le plus.

Apres la mort de ta soeur Yolande et de ton frere Juste, il me semblait alors, que le ressort meme de ta vie etait brise,

Quand  enfin tu vins habiter chez nous, je pensais pouvoir te rendre heureuse, mais je savais que les briuts des enfants, avec la tele, leur musique  tonitruante t'incommodait fort.  J'essayais de minimiser les choses, mais deja la maladie avait commence ses ravages.

J'ai regrette beaucoup, ,de n'avoir pu te rendre tous tes bienfaits, t'emmener au bord de cette mer que tu aimais tant, mais mon epoux pantouflard, fatigue de sa semaine de travail, detestant le soleil, n'aspirait qu'a son repos, impossible de le bouger   Et cela me  resta bien souvent sur  le coeur .

Noelline la servante, me disait que maman surveillait mon retour du travail., et moi, je me faisais un plaisir de lui porter une petite  douceur et de la servir toujours en premier.

Bientot, maman commenca a avoir des absences de memoire.  Je desirais la garder aupres de moi, J'etais prete a tout pour cela, mais nous demeurons loin du centre, au milieu des champs de canne,, et il lui fallait une presence 24  sur 24. Le coeur dechire, je dus la laisser partir.

Ce jour de ton depart pour le home, quand Gerard osa enfin fouiller dans ton armoire et faire ta valise, jamais je ne pourrais oublier ces moments douloureux. Maman, une autocrate, ne permettait a quiconque de  toucher a ses affaires;   mais la,  elle acceptait tout,  elle tournait, tournait en rond comme une souris en cage, et impuissante se tordait les mains.  Elle se rendait compte de l'importance de ce depart, mais ne pouvait s'exprimer.

Ma maman etait finie, et mon coeur dechire, un pan de ma vie s'écroulait, ainsi que ma jeunesse et ses dernieres illusions.

Tu connus la revolte et un certain desespoir ,  Mais  il fallait une discipline. Toi qui aimais vagabonder, te voila prisoniere d'une chambre avec  peu de promenades, De rage,  tu osas meme donner une claque a la mere superieure. Mais bientot  lasse, resignee meme, tu te laissas mourir a ce monde.

Tant bien que mal, nous avons essaye de t'accompagner dans ce long calvaire, mais ce ne fut guere facile.  Je gardais dans mon coeur tes soufrances, ton dernier combat.  Et quand tes plaies se declarerent, je sus que c'etait le dernier tournant.

Gerard se montra alors un digne fils, chaque matin avant de partir a son travail, il vint s'occuper de maman et lui prodigua les meilleurs soins, la baignait ,pansait ses plaies, lui donnait a manger. Je suis sure que Dieu fit cette merveille, maman reconnaissait son fils cheri et lui obeissait en toute chose.  Maman a ete  courageuse et tres patiente.  Gerard l'accompagna a chaque instant et bien souvent la sauva de la mort.


                                                      MORT DE MAMAN


Mon frere fit tout son possible pour qu'elle ait une mort douce.  Trois jours avant, elle qui ne   souriait plus, elle dont la memoire etait morte, son visage, eut soudain le plus beau sourire.  Je suis  certaine  qu'a cet instant,  Dieu dans son amour, lui a accorda une grace toute speciale.

Sa mort fut un cadeau du Christ, et en meme temps le plus grand choc de ma vie. Chaque instant de ce passage est grave dans mon coeur et je remercie Dieu de nous avoir donne le temps pour l'aimer, lui demander pardon, de prier pour elle et de la porter tout doucement par notre amour dans l'eternite.

Gerard lui disait :"Courage! Courage!, maman. Tu es forte  tu as toujours ete  forte , brave;
cela va bientot se terminer, nous sommes tous avec toi."

Et moi, je la rassurais ; "N'aie pas de chagrin, maman, pars la vie est plus belle lahaut , tu vas enfin rencontrer ta maman qui  te serrera dans ses bras. Nous t'aimons maman, jamais nous ne t'oublierons, nous nous reverrons un jour, sois sure; ,prie pour nous maman.  Jesus t'aime, Il t'attend avec Marie notre maman du ciel."

Je la confiais a Jesus, a Marie, aux saints ,aux anges, a ses saints preferes, a tous les habitants du ciel  et a sa maman qu'elle cherissait tant.  Je me consolais en pensant que pour la fete des meres, elle
 sera reunie aux siens. 

Mon frere Harold , les yeux tout rouges tapotait la main  de maman et ne disait mot.  Gerard de temps en temps  retirait un flegme de sa gorge enrouee et lui donnait une petite cuillere d'eau fraiche pour la soulager.

Je crois qu'a ce moment, il y avait  tant d'amour,pres de ce lit, que le ciel devait etre au rendez vous;, elle fut vraiment accueillie par ses freres et soeurs.

Au dernier moment, Gerard posa la main sous son menton et sur son front et lui dit:
"Voila , maman, c'est fini, ton calvaire est fini, tu as ete tres courageuse, tu es libre maintenant,  pars, sois heureuse  !".  Ses yeux se tournerent alors vers le haut, Il lui ferma les yeux et la bouche.

Je n'etais plus qu'une loque humaine, aride, incapable de ressentir plus, detestant et haissant le mal de toutes mes forces, me revoltant contre ces plaies.  Mais au fond de moi, je savais que c'etait l'entree du paradis, elle y avait droit, elle avait paye le prix fort.

Alors , je sus ce que  fut la mort du Christ, que sa mort n'a pas ete vaine, que ma mere a ete trouvee digne de  connaitre  ses souffrances, je sus qu'elle etait libre, vivante maintenant pres de Jesus  qu'elle aimait tant, que La Vierge et tous ses freres et soeurs la consolaient,  Que sa maman la serrait dans ses bras.  Je sus au fond de moi,  qu'elle etait au ciel.  Sa mort fut un grand cadeau du Pere Createur. Et si aujourdhui,J'ai ete une femme fidele, chretienne,  je n'ai pas demissione,  c'est bien a toi maman, que je le dois, grace a ta loyaute, ta vaillance, ta perseverance dans le devoir et les moments difficiles.

Nous tes enfants nous t'avons donne si peu, Maman, pardonne nous de t'avoir  si mal aimee, pardonne nous notre egoisme, nos mensonges, tout ce qui a pu blesser ton coeur, pardonne nous maman, nous t'aimons tellement, nous avions tellement besoin de toi, de ta tendresse, car tu etais notre seule et unique forteresse dans  la vie.

Chers parents, combien, vous m'etes chers, maintenant que vous etes si loin;  il m'arrive des fois de me reveiller la nuit, de vous chercher, de vouloir vous reunir encore une fois avec mes freres et soeurs.

Je voudrais comme une  louve,  pouvoir hurler ma douleur, et extirper la peine qui reside en mon coeur.  Je desire tant vous voir heureux ensemble, enfouir tout cela au fond de moi mais je ne le puis.

Des fois , je me demande comment le monde peut il continuer a tourner, qu'il y ait tant d'amour disparu, sans que jamais on en parle.

Je voudrai tant  vous revoir, vous entendre dire que vous connaissez enfin le bonheur qui ne finit pas. Moi votre grande fille, je vous aime tellement tous deux.

Gros Bisous 
Ce n'est  pas un adieu, mais un au revoir
 Arlette.  
                                          .........................


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1 commentaire:

  1. Merci papa et maman pour tout ce que vous nous avez donne, merci pour votre amour inconditionnel, merci pour l exemple de vieu

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