Peut on aimer quelqu'un que vous n'avez jamais connu, ni meme vu les traits?.
Nous deposons souvent des fleurs sur les tombes, de ceux qui nous sont chers, nous faisons dire des messes.
Mais l'affection qui devait nous lier a nos grans parents et grands meres n'existe pas ou si peu.
Combien de fois, j'en ai pose la question a des indifferents, un collegue m'a un jour replique :"Ma grand mere je ne la connais pas, je ne sais meme pas ou est sa tombe, je n'y vais jamais". Et pourtant c'est le champ du souvenir.
En tant que croyante, je crois en la communion des saints, quelque part leur amour nous rejoint, nous aide a cheminer, a ne pas nous sentir seuls dans la vie. Comment ne pas penser alors aux enfants rejetes par leurs peres, a qui l'on a vole ses racines. Ils ont ete amputes d'un cadeau precieux.
Ma mere etait pieuse et me parlait souvent des siens. Mon pere n'eut rien a me raconter. Ils etaient tous deux orphelins tres tot, 5ans, 3ans et 12ans.
Peut etre que ma sensibilite, ma foi, les affections qui perdurent en moi, m'ont fait decouvrir que l'amour est eternel, et survit au dela du temps.
C'est pourquoi j'ai decide d'ecrire cette lettre a mon grand pere.
Qui es tu grand pere?--Papa avait a peine trois ans, quand il perdit sa mere.
Remarie, pere d'une petitefille, ta deuxieme epouse n'a jamais voulu t'accompagner a Madagascar. Mon pere n'avait qu'un vague souvenir de toi; le dernier mois de ta vie, assis sur une chaise tu faisais ton chapelet.
Grand pere, cela fait presqu'un siecle--Enfin, une toute petit photo retrouvee, je ne sais ou, chez un proche, me parvint. Si tu savais ma joie!
Cette photo j'en suis sure m'etait destinee personellement. Elle repondait a toute une attente de l'enfance, un desir de tout mon etre, connaitre enfin le visage de mon grandpere.
C'etait comme si, Dieu l'avait gardee , cachee, tout ce temps, l'avait reservee pour cette annee, ce mois, ce jour. Une petite fille se devait de grandir et decouvrir avec son coeur le message cache.
Combien de fois, j'ai reve de toi, grandpere!. je dessinais en pensee ton visage, tes traits, que j'effacais ensuite, car je me disais bien que ce n'etait pas le vrai.
Je desirais metre ma main dans la tienne, sentir ton odeur, poser toutes les questions qu'un enfant oserait, parler de mille choses et de rien. Nous aurions ri ensemble ensemble, tels de vieux amis. Ensemble par de belles matinees, nous aurions parcouru les sentiers humides de rosee. Terl un oisillon, je jacasseraais et sautillerais a tes cotes. Je garderai ton vieux couvre chef. Tu chanterais pour moi une vielle rengaine, et m'apprendrais les parioles.
Nous aurions ete complices de tant de choses. Tu m'aurais enseigne la vie et me ferais decouvrir le monde.
Combien j'en aurais ete heureuse, grand pere, mais cela nous fut vole, refuse.
Aujourdhui ta photo a ete agrandie, ce que j'ai vu m'a etreint le coeur dans un etau. Dans tes yeux, il y un puits de chagrin, une douleur immense, une peur, une angoisse, telle que j'ai eu envie de pleurer.
Quelle fut ta souffrance, !....A l'aube de ses 23ans, pleine de promesses, Marie enceinte mourut empoisonnee. Ajoute a cela, tu dus te separer de ton petit Marc qui etait ta joie, le quitter a Maurice et retourner seul te battre dans la grande ile, dans tes champs de cafe, tes forets avec le climat , les moustiques.
Est ce que le bonheur te fut permis a partir de cela?
Non, je ne le crois pas. Malgre ton caractere heureux,le reste de ta vie, a du etre une lente agonie de tout ton etre. Epuise, brise, le coeur malade, ravage, n'en pouvant plus d'une vie qui n'avait plus aucun sens, tu dus tout quitter dans la grande ile et rentrer au pays. La presence de ta petite fille devrait te consoler, mais tu n'avais plus guere la force d'etre un Pere. Tu mourais lentement et seul ta foi
en un Dieu d'amour et de misericorde t'a soutenu juqu'a la fin.
Un soir que mon affection pour toi me reveillait, j'enendis soudainement ces paroles:
"Mais je suis la , ma fille,!
Je suis la aupres de toi!
Je veille sur toi
Je prie avec toi
Jamais tu ne seras seule dans la vie".
Cela fut si soudain, que je restais quoi. je faisais l'experience de la telepathie, je baignais dans un cocon d'amour-- incapable d'un mot.
Ce bonheur je ne pus le definir, et chaque fois que j'y pense, la joie et la confiance m'envahit.
Oui, Dieu existe, Il est bon, lui qui permet cela, la vie eternelle existe, nos defunts veillent et prient avec nous, Combien cela nous rassenere !
Moi ta grande fille, je voudrais tant te consoler, d'avoir ete si tot enleve, de ne pas avoir des petit bras autour de ton cou pour te dire: "Je t'aime ! grand pere." Mais, aujourd'hui, je te l'affirme:
Au dela du temps, nos deux ames se sont rejointes et comprises, il y a des liens,que rien,ni meme l'eternite ne peut briser.
Je suis heureuse d'avoir ete choisie pour etre la messagere et te partager avec les autres.
Grandpere, tu seras toujours dans mon coeur, dans mes prieres. Toi , continue a veiller
sur nous, jusqu'a ce que nous soyons tous ensemble dans les jardins celestes.
Ta petite fille, Arlette.
A tous les grandperes et grandmeres, vous meritez tant d'etre aimes, vous les vivants, vous possedez la richesse du passe, sachez le partager avec vos petits, ne le laissez pas mourir avec vous...
Si vous ne savez pas comment vous y faire, ecrivez leur des petites lettres d'amour, mettez y votre coeur.
Et vous jeunes, vous avez beaucoup a apprendre, ne serait'ce qu'aimer.
Le temps passe si vite, la vie nous rattrappe. Vivez l'aujourd'hui et faites de cela un present.
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Je partage avec in cadeau du ciel
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