lundi 1 avril 2013

LETTRE DE JEAN -19JANVIER


Chere Arlette

Tes lettres, tu t'en doutes me sont tres precieuses, si je ne t'ai pas repondu. ce n'est pas de l'indifference. Je compte bien sur tes qualites de coeur et sur notre vieille et grane amitie pour me faire pardonner.....

Vois-tu, si des nouvelles du pays, de ceux que je ne reverrai plus, me comblent de joie;  y repondre par contre, me forcent  a une introspection ,semee de regrets et ravive le souvenir d'autre temps que je dois oublier, pour accepter le present.

Tu es restee pour moi ma petite soeur comme au temps ou j'hertrais de tes biberons quand vous habitiez chez nous,  au temps ou ton pere etait parti sous les armes: tu etais encore un petit bebe.

Pourtantj'ai des raisons de me rejouir: l'operation que je viens de subir, si elle a ete dure, m'a par contre redonne espor de voir l'an 2000.  les medecins m'ont rafistole la pompe, et c'est comme si j'avais un coeur neuf.  Passe le temps de la convalescence, je devrais me sentir mieux que jamais, reprendre le travail, me remetre a vivre, apres toutes les terreurs, toutes les limitations que m'a imposees ma condition ces derniers mois. Bien vite tout cela appartiendra au passe.

Pour l'instant je viens juste de sortir de l'hopital, je suis encore faible et j'ai du mal a me concentrer, mais je prends tous les jours ma petite marche malgre la neige et le froid, et je sens que je prends tranquillemeny du poil de la bete. Mes cicatrices sont belles- j'avais peur a cause de mon diabete qu'elles ne ferment a peine.  J'en ai deux longues a la jambe, la ou ils ont ete chercher des veine s pour ponter le coeur, et une troisieme a l'os de la poitrine, qu'ils ont scie de haut en bas pour ecarter les cotes;  c'est la que ca fait encore mal lors que je me couche ou quand je porte quelque chose dans les mains.

Sebastien a insiste aupres de sa mere pour recommencer tout de suite a passer ses weekends chez moi, "pour prendre soin de son Pere".  Josiane pensait plutot que ce serait  pour moi un surcroit de fatigue, mais c'est Seb. qui a raison, le reconfort moral qu'il m'apporte ne se mesure pas, et lorsque je dois me reposer, il joue sagement tout seul et sans bruit et veille a me rappeler de prendre mes medicaments.

C'est un coeur d'or et je suis tres fier de lui.  Virginie est devenue une belle grande bique, elle ira au college en Septembre et semble toute prete a suivre son amie d'enfance , Annabee, dans une poussee de croisssance qui en fera une 'grande fille'.  Annabee, elle-  peut etre estce son sang indien, il faut aussi dire, qu'elle est de queques mois l'ainee des deux-  s'est metamorphosee d'un seul coup:
elle domine Virginie d'une tete, sa taille s'est affinee. elle a un buste magnifique et ``Virginie semble impatiente de lui emboiter le pas.

Josiane s'est beaucoup devouee pendant ces trois mois a m'emmener les enfants a l'hopital, a m'apporter mes affaires, mon courrier, malgre qu'elle etait elle meme tres occupee a son travail,les enfants, l'ecole, sans compter qu'elle s'occupait aussi de la maison de Zanifer qui passe les fetes avec sa famille a Trinindad.  Pratiquement cela equivalait a couvrir en autobus de grandes distances par les temps tres froids que nous avons connus cet hiver, (mais auxquels j'ai echappe , etant entre a l'hopital des les premieres neiges).

C'est dommage que Jos tienne a la separation. Cependant nous nous entendons tres bien et les enfants n'ont pas a souffrir, c'est l'essentiel.

J'espere que toute ta petite famille se porte bien, que les temps ne sont pas trop durs a Maurice.

Quand tout est blanc dehors et que les arbres nus craquent sous la griffe du froid, que de sentiments oublies,le souvenir d'une mer bleue, du chant des oiseaux reveille tout a coup en nous.

Le printemps reviendra.
                                                  Ton cousin Jean




P>S> Prie pour moi. Et serre bien fort les pinces a Rex de ma part .
                                                                                    Jean.

"Jean ,tu vois  ...j'ai garde ta lettre precieusement , tu m'es tres cher, 
quand je pense a toi, je nous vois cheminant dans les sentiers humides de rosee , le
 matin, avec un ciel bleu d'azur, une envolee d'oiseaux, au milieu des champs de canne , a grimper une montagne,a descendre les gorges.  -----Oui c'etait le beau temps ,  c'etait cadeau de Dieu  qui nous preparait a etre forts dans l'epreuve,  gardant nos souvenirs comme un tresor precieux.

cela a cree un lien  entre nous  ainsi que tous mes sejours chez  Marraine Evelyne, que je compte
vous partager bientot.
                             Ta cousine bienaimee, Arlette 

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