dimanche 12 mai 2013
PADE ELYSEE DARGA - TRIBULATIONS EN AFRIQUE (2)
- 103ans IL Y A 25ANS ----(2Aout 1986)
Nous retrouvons , aujourd'hui, Pade Elysee Darga (103ans) en 1986, embauche apres avoir réussi a réparer correctement un papillon - faire - bourrer (voir l'express d 'hier). On le retrouve ensuite a Alma S.E., ou il travaille pendant 3 lustres. Il commence a Rs40.- par mois, et touche le double, quand il remplace au moulin, son cousin David, parti travailler a Cote d'Or S.E.. Nous sommes en 1920, et Darga entend alors. l'appel di-dehors.
Il apprend que Beira , au Mozambique, recrute des ouvriers artisans mauriciens. Il se met sur les rangs, tout comme plusieurs de ses amis dont le chaudronnier Lamberty et le bolhomme tolier Malcolm.
Le salaire promis est mirobolant: Rs300.- par mois. Celui d'un cadre de l'etat major, a Maurice. Pour commencer, on prend le bateau jusqu'a Durban. Puis c'est l'attente mais en vain d'un autre navire pour Beira. No problem. On prend le train. Pendant quatre jours et quatre nuits. On s'arrete a toutes les gares. Des passagers montent, d'autres descendent. Le train traverse des plaines, s'etendant a perte de vue. Du jamais vu pour nos voyageurs. Des animaux a gogo, courent dans tous les sens : des chevaux bien sur, des mulets, des boeufs, des moutons, mais aussi des gazelles, des autruches, des léopards...Brrr! . Des moutons a perte de vue. <<A Maurice, nul ne me croira, quand je raconterai ce que j'ai vu ici. !>>
Arret ferroviaire a Johannesburg. Elysee Darga raconte la guerre des Boers, qui prend fin en 1902, une année apres la mort de la reine Victoria. Cinq apres son jubile de Diamant.
Les Mauriciens voyagent enseconde classe. Le bolhomme Rosemond s'en va prendre une tasse de thé. Il dedaigne le buffet de seconde classe et opte pour celui de la première.
Apres avoir sirote son thé, il depose sa tasse sur le comptoir. Avec rage, la serveuse prend sa tasse et l'ecrase au sol. Le racisme blanc sud- africain dans toute son horreur. Aujourdhui, en 2011, ce dernier veut encore faire de notre Riviere Noire un ...white river. Avec, d'ailleurs, la complicité des autorités concernées, tolérant de telles aberrations.
A la sucrerie de Beira, Darga et compagons font la connaissance de compatriotes : Papin, Fangin, |Savannah. Le moulin a 11cylindres fait un bruit anormal. Elysse diagnostique le mauvais état du <<mouton>>. .Cette piece se situe enre la bielle (tige rigide aux extrémités articulées, transmettant le mouvement a deux pieces mobiles ) et le piston....Elle bele de travers. Elysee :<<Pas tracas, bourgeois, Nous dresse so affaire !>>. Sitot dit, sitot fait. Nous avons affaire a des ouvriers artisans mauriciens . Ce serait tellement mieux, si les ministres pouvaient imiter davantage le gouverneur A.P.....Phayre (1874-1878).
Apres cet intermede africain, sinon mozambicain, Elysee Darga revient a Maurice et poursuit sa tournée des usines sucrières (Beaux Songes, Antoinette, Reunion, St Antoine, ou il travaille pendant 32ans ) . Toujours dela ferraille a apprivoiser, a maitriser, a dompter. Des ennuis mecaniques a solutionner, a mater.
A saint Antoine, il fait la connaissance d'un certain Caromi Anquetil aussi connu comme Emmanuel. Un Papa parmi les hommes. Inoubliable ! Mort trop tôt. Mort d' epuisement. |Ayant livre ses dernieres forces sur l'autel , de la defense des droits des ouvriers mauriciens.
Elysse Darga revient volontiers sur son enfance, sur l'ecole Rouillard a St Julien. Il se souvient du vieux pecheur, Baptiste, qui lui offrait de gros coquillages, capables de lui faire entendre le bruit de la mer, celui des vagues sur les brisants. Il se souvient de son costume <<banane>> (bonne année
ou banane donnee , sinon les deux a la fois, l'une etant l'occasion de l'autre). Costume en coutil d'Amérique, qu'une chemise "Zephyr" et un chapeau de paille, avec ruban a l'arrière, complètent. Le roi n'est pas son cousin.
Elysee Darga (6ans alors) ne peut oublier le devastateur cyclone du 29Avril 1892. On decompte 1100 morts apres son passage. La famille Darga doit se refugier au poste de police de St Julien. La pluie fouette les corps comme la grêle, sinon comme des graviers. L'epouse du segent Azemot prépare des deksis de riz et de lentilles pour reconforter les innombrables réfugies qui ne savent ou aller. Elle recouvre de draps de couvertures, de serviettes, de nappes, et meme de rideaux, des corps trempes jusq'aux os.
Arlette raconte enfin, la résurrection de ce centenaire, qui se laissait mourir. Resurrection, grace a la naissance de son arriere petite fille. Elle lui offre une nouvelle jeunesse, une nouvelle enfance, une nouvelle vie. <<nous avons le meme âge. >>, dit il..La vie ne saurait mourir.
La vie recommence avec les enfants de nos petits enfants. Elle se renouvelle toujours .La vie est belle.
Il suffit de l'arrivee , inespérée d'un nouveau rayon de soleil. Et la vie retrouve un sens..
Yvan Martial
=======================================
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire