J'ai desire pour toi, le regard de Jesus, ce regard d'amour qui te voit tel que tu es vraiment,
Car mon regard a moi est imparfait, humain; et je traine derriere moi tant de vieilles blessures.
Maintenant je peux te voir tel que tu es vraiment , ta place dans ma vie, avec ton petit short, tes vieux teeshirts délaves , ta demarche dandinante et ton sourire qui veut tout dire.
Mon ami, comment ne pas t'admirer , quand chaque matin, hiver comme ete, malgré nos crises conjugales, fidele a toi meme, tu te leves, tu regardes ta montre, et dégageant nos corps enlaces, tu commences les gestes de la journée, gestes difficiles avec les années, la fatigue.
Je connais tout de toi, tous les plis de ta peau, tes nombreux signes, ton odeur, ta chaleur.
Et tout mon être te dit alors : << Je t'aime! >>
Quel courage, as tu mon ami , quand moi je chavire dans les épreuves.
Toi, tu demeures fidele a toi meme, comme si rien n'etait. Tu restes toujours fort, tu dors comme une loire, alors que moi je reste éveillée toute une nuit...
Comment fais tu ?...
Ton silence a toujours ete ta force, tu t'exprimes peu, et tu as le courage de refaire ces gestes de la vie qui font ta force d'homme.
Si tu savais combien de fois, quand je prends le telephone , pour rien, sinon le desir d'entendre ta voix, penser que peut etre ce plaisir serait partage, mais je n'ose te le demander de peur d'etre decue.
Chaque matin, je te lorgnais et tu le sais, j'aimais te voir déambuler , donner tes ordres, embarder l'auto.. Ces gestes font partie de ta vie, petits gestes, attache au travail bien fait. Cela m'a touche quand tu m'as dit , que tu voulais a tout prix réussir pour prouver a mes parents que tu es quelqu'un de bien.
Mon cher ami , souvent, je guettais le bruit de ta voiture, et parfois, j'aimais faire la sourde,afin
que je puisse entendre ta voix m'appeler, me chercher : <Arlette !, Arlette ! >, si tu savais que c'est encore ma plus grande joie.
Secret de femme, ame de femme : J'aime contempler ton visage auprès de moi ,ton profil, et me rassurer que c'est bien toi, que j'aime, que tu es la meme personne malgre toutes ces années. Tu n'es plus cet être qui m'a blesse.
Fallait il alors que je boive la coupe qui empoisonnait ta vie , tes doutes, tes angoisses, tes déceptions, ton amour mal compris, pour que tu puisses avoir la paix en toi., renaitre de nouveau. Si tu savais, combien j'ai vécu dans une solitude amère, tandis que seul comptait ton desir d'être champion, que des mois entiers, je ne te voyais que la nuit. Je t'attendais, guettais avec anxiété ton retour.
Avec les ans, J'avais peur de poser des questions auxquelles tu ne desirais pas donner de réponses, que je serais entre dans un jardin secret, défendu, dont seul tu devais en posseder la clef. Cela me faisait horriblement mal et me restait sur le coeur.
Souvent je craignais de n'etre que la mere de tes enfants, un chemin sur tes pas.
Mais les enfants grandissant, ils demandaient plus d'attention, Entoure de leur affection, de leurs questions, aller et retour des lecons particulieres, tu n'avais plus le temps au dehors, ta vie etait remplie tu devenais un autre homme, on sentait que tu etais heureux.
Week ends qui se repetaient. Grandes tablees, ou fatiguee, mais heureuse de voir mes amours heureux aupres de moi, ayant leurs repaires chez nous.... Quelle joie de voir les petits Damien, Douglas et Derek grandir, !. Je partageais les angoisses de ma fille devant leurs maladies.
Une famille unie, cela a toujours ete mon reve. Moments de doux bonheur, quand tous rassembles nous parlions de petites choses qui nous réjouissaient le coeur, écoutions la meme musique.
Cher amour, toujours plein de vie, avec tes passions ephemeres qu 'aussitot tu abandonnais pour
confier la responsabilite aux autres : <Canards, oies, oiseaux, , cabris, singe >, mais tu es toujours plein de compassion pour l'animal qui souffre.
Homme d'honneur, homme de travail, tu reussis la ou tu es; meneur d'hommes, aimant le travail bien fait, ne te menageant guère, respecte de tous, pret a rendre service, combien de fois je t'ai taquine, mais je t'admire. Moi qui n'y suis arrivée a rien, il faut des hommes comme toi dans la vie, des bâtisseurs.
Tes folies, je t'ai laisse libre de pouvoir les faire, apres le travail d'une vie, tant de sacrifices., tu le mérites , non ?
Amour et respect de ta maman a qui tu es reconnaissant de ce que tu es. Mon cher amour, tu merites tant de vieillir heureux pres de tes petits enfants, car tu as su l' aimer et la respecter .
Pudeur dans tes pensées, évitant de dire du mal des autres, reflechi dans ta facon d'agir, mesure dans tes paroles , combien different de moi, l'impulsive . J'en ai tellement honte. Comment me comparer a toi ?....
Autocrate, prudent, recherchant la sagesse, avise, prêt de qui il fait bon de vivre maintenant, si je ne demande pas trop a la vie, si je t'accepte tel que tu es , un peu possessif, attache a tes choses, te laissant toujours une certaine priorite, avec des colères épouvantables qu'il faut pouvoir faire face sans se laisser détruire ( je m'en remets toujours tres difficilement).
Fanny me dit souvent : << Tu soutires papi, tu es femme soumise ! >>.
Cela n'a pas été facile de menager la chevre et le chou, de te raisonner, de trouver un equilibre mais avec la vieillesse , tous les brasiers sont presqu' eteints , il ne reste plus qu'un reste de buche et des cendres qui brulent encore..
Eh oui !... Ce sont bien les doutes qui ont epuise mon âme quand tu es dans ton silence bute. Tu ne sais ou tu ne veux répondre. Regrettes tu ou ne regrettes tu pas ?...
J'attendais que tu me tendes les mains, car je te tendais les miennes avec angoisse,
mais tu n'as pas voulu les voir, tu desirais ailleurs.
Et c'est cela qui a empoisonne ma vie. Mes réponses, je sais que je ne les aurais jamais. Je les devine seulement.
Il me faut apprendre et a accepter a vivre cela, avec tout ce que cela comporte. Survivre,---- pour le temps qui me reste, et accepter les petits bonheurs que le Seigneur veuille bien m'accorder.
Possedes tu la paix maintenant ?, Je le crois,enfin.- !
Toi, l'homme inquiet, tu parles maintenant comme une pie jacassante, tu me prends souvent les mains
maintenant et me donne des petits bisous.
Que Dieu nous garde !
Je t'aime.
ARLETTE
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