Mon cher fils, tu avais 18ans quand je t' ai ecrit cette lettre. Aujourdhui, tu en as 50 .
J'ai desire la relire et j'ai choisi ici quelques extraits.
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Septembre 1983
Il y a 18ans de cela, j 'avais prepare avec amour une layette bleue; je l'ai choisie bleue parce que c'est la couleur de Marie, notre maman du ciel, et c'est aussi la couleur de la fidelite.
Le visage d'un petit homme hantait mes reves. Je le desirais beau, fort , intelligent et ressemblant a son pere. En cachette je caressais son petit linge. Comme toutes les meres, je revais beaucoup.
Mon reve fut exauce. J'etais fiere de mon fis. Malheureusement je n'avais que peu de temps pour
me faire aimer. Aussi, malgre l ' hiver, je te promenais dans ta poussette, et je rechauffais tes petons de mes mains.
Tout etait emerveillement a mes yeux -- tes beaux yeux marrons en amandes, ta petite fossette au menton, ton teint dore comme du biscuit, tes cheveux du plus beau marron dore, tes petites jambes fortes et musclees ,tes gazouillis, tes petits sauts dans le ber, tes premiers pas et tes coups de pied
dans la boule.. J'essayais bien maladroitement d'entrer dans ton petit monde. Parfois je reussissais avec des histoires ou des jeux, parfois j'echouais..
Les ans se sont ecoules. L'enfant est devenu adolescent. L'avenir s'annoncait plein de promesses. J'essayais de te faire comprendre le serieux de la vie, et il me semblait qu'il y avait une secrete entente entre nous.
Helas !,, l'argent de poche qu'on te donnait ne te suffisait pas, car la vie etait difficile et j'essayais de te le faire comprendre. Peut etre que tu nous en as voulu d'etre different de tes amis qui etaient plus gates.. Mais je te desirais quelqu'un d'autre. car les enfants gates sont souvent egoistes, ils croient qu'on leur doit tout. Ils meprisent la pauvrete et developpent des vices caches.
Tes etudes furent difficiles car tu voulais t'eclater a tout prix. Tu etais comme ' un cerfvolant
casse la corde ' , comme on le dit ici, et j'avais toutes les peines a te raisonner, et j'etais souvent depassee..
J' attirais ton attention, que dans la vie rien n'etait gratuit. Pour tout, il faut savoir en payer le prix.,
surtout le bonheur , et c'etait le pourquoi de notre severite.
En voyant tes resultats mediocres, nous avions du prendre des mesures de discipline, et
cela ne te plaisait guere. Les annees suivantes ne furent guere meilleurs.
Tu refusais d'ecouter nos conseils et les conseils de ta soeur plus jeune. mais , je pense que
l'orgeuil bete etait plus fort chez toi., ou peut etre qu'il y avait un obstacle que nous ignorions,
et que peut etre tu avais besoin d'un avis que nous etions dans l'incapacite de te donner.
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Je t'invitais a reflechir et agir avant que ta vie ne soit irremediablement gachee , car la
jeunesse est comme une riviere sans retour.. L'eau ne remonte jamais le courant.
Tu vivais dans un reve eveille avec ton sport et tes amis.
Je te parlais alors de gens valables . Qui sont ils ?...
Ce sont ceux bien souvent ceux qui ont connu la pauvrete et en ont tire la meilleure
experience pour grandir et construire leur personalite.
Ceux qui donnent le meilleur d'eux meme en toute circonstnce
Ce sont ceux qui luttent pour un monde meilleur
Ceux qui font de bon choix, prennent de bonnes decisions.
Ceux qui savent "ECOUTER ".
ECOUTER ! C'est cela qui te fut le plus difficile et c'est le plus important, car ainsi l'homme
apprend de la sagesse de ses aines et forme son propre jugement.
ECOUTER ! Savoir ECOUTER !........
Pourtant je ne puis passer sous silence tes belles qualites - une certaine bonte et une
cetaine honnetete - toujours pret a rendre service malgre ta fatigue, ton retour de tes lecons
dans la nuit glacee.. Je m'y devais le silence pour que tu deviennes un homme genereux
choisissant les choses difficiles a faire.
Je t'ai prie de ne pas oublier que tu as ete consacre a Marie, sous sa protection des ta naissance.
Et que ma famille , je l'avais mise sous la speciale protection de Jesus et de Marie..
Tout petit, mon enfant, je t'ai appris a prier, a aimer ton Dieu, aussi de ne jamais le renier
pour une partie de tennis , car ce serait alors un bien pauvre amour.
"N ' oublie pas la parabole des talents. Tu en as recu bien plus que d'autres et tu auras a en rendre
compte. "
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Je te rappelais aussi la place importante que Manine a eu dans ta vie jusqu'a ce jour. Elle t'a
donne le meilleur d'elle meme durant toutes ces annees. Al'age de la retraite et du repos, elle s'est consacree a toi volontairement , ne s'epargant aucune peine pour te voir fort et heureux.
Malade souvent, elle a du composer avec ta turbulence, elle t'a aime sans relache, Le peu d'argent . qu'elle en disposait, elle en reservait un montant pour tes plaisirs specialement, et chaque
apres midi en rentrant de l'ecole, tu etais sur d'avoir ta part de douceur que tes parents ne pouvaient t'offrir.
Bien souvent, apres t'avoir fait de severes remontrances, elle etait la premiere a excuser tes
incartades, boules, chaussures de foot perdues, raquettes de tennis cassees, jusqu'aux
examens de la forme 5 qu'elle a voulu payer.
Manine a desire exaucer dans la mesure du possible tous tes reves d'enfant.
Elle a toujours
choisi ton bonheur, negligeant belles robes et chaussures pour sa personne.
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Cher Nic
Si tu ajoutais tous ces petits bonheurs pendant ces 18 annees, tu verrais alors qu'une vie ne serait jamais assez pour les lui rendre, car nul ne peut rembourser l'amour, les nuits blanches, les attentions d'une grande mere sinon par l'amour lui meme.
Aussi nous ne te demandons rien en echange, mais sois courageux, deviens quelqu'un de responsableet reussis ta vie.
Nous voulons esperer ton pere et moi que le fils de tant d'amour ne saurait se perdre.
" VOILA CE QUE TU ES, NOUS DIRA DIEU ,
VOILA CE QUE JE VOULAIS QUE TU SOIS.
COMPARE !. "
MAMIE
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