lundi 11 janvier 2016
MA COUSINE JIG
Jig est surement un diminutif donne par les petits freres et soeurs qui ne pouvaient prononcer
le prenom anglais, trop complique.
Quels souvenirs, chere cousine !.... Je te revois enore dans ta merveilleuse robe 'taille princesse'
a la mode. Mme Bruneau, votre couturiere etait l'auteur d'un tel chef d'oeuvre.
Quelle classe !.... Ta taille etait si fine, une vraie taille de guepe, parfaite. Sur le haut de la robe
les raies couleur fraise ecrasee etaient horizontales. La robe s'ouvrait comme une corolle avec
les raies verticales au bas.
Ensemble avec tes soeurs, vous virevoltiez devant la vieille corniche. Jig, tu arrangeais tes
petites boucles brunes, etalais delicatement du bout des doigts sur ton visage, la creme precieuse
que tu gardais jalousement. Un nuage de poudre et un peu de rouge a levres completaient ton
maquillage.
Le fond de teint ne te plaisait guere, car cela te metamorphosait en quelqu'une d'autre qui
n'etait plus toi. Meme, le jour de ton mariage apres une longue cession chez l'estheticienne,
tu enlevais tout le maquillage paye si cher.
Jig est Jig, et toute savie elle est restee fidele a son image. C'est une vraie lady discrete
dans toute sa personne, toujours habillee de bon gout, jamais d'extravagance, de robe trop
courte ou trop decolletee, car elle est tres pudique.
Immuable. apaisante, tu traverses la vie. Ta voix ne se hausse jamais au dessus d'un ton,
comme si tu ne peux s'emporter. Elle demeure douce avec des silences parlants et
des parole bien mesurees pour exprimer ta facon de penser.
Jig, je pourrai te comparer a une mer retenue par des digues ou alors un lac profond
qui garde ses secrets, n'en revele aucun. Tes petits yeux noirs et malicieux s'adressent
toujours avec gentillesse a ton interlocuteur et lui font sentir combien il compte pour toi.
Dans ta voix, toujours un petit tremblement, comme un larme retenue, que tu peines
a avaler. Un silence s'ensuit toujours, tu baisses alors la tete et laisses echapper un petit
"tchh! " ,puis touchant du doigt la personne de ta main tres soignee, tu lui
donnais ton avis.
Comme beaucoup de notre generation, tu as emigre en Australie et je me souviens de cette
histoire qui a fait le tour des salons. Je ne puis en affirmer la veracite. N'ayant jamais
appris a cuisiner, desirant avoir un curry, tu as tout simplifie en mettant un poulet entier
avec ses ingredients dans la cocotte minute. Et voila qu'elle explosa, envoyant poulet et sauce
dans le plafond et tous les environs,, faisant un vrai degat. Cela ne m'etonne guere, car nos
meres autocrates nous eloignaient de la cuisine qui etait leur domaine reserve..
Te souviens tu, Jig, de cette periode, quand marraine alitee, confiait la maison a Tte Yo.
En vraie econome, elle surveillait les prix des legumes au marche, et les plats suivaient
le rythme. Semaine de choux choux, de giraumons, de choux et autres cuisines a toutes les
sauces. Je t'admirais alors. Stoique , tu mangeais sans jamais une remarque ou un mot deplace.,
tandis que Jean, ton cher frere s'en donnait a coeur joie en societe, rassemblait tout un cercle
d'amis et les faisait rire avec la cuisine de Tte Yo. Elle en etait mortifiee, mais je ne me rappelle
pas si elle changea.
Jig, je ne t'ai jamais vu pressee dans ta vie, c'est comme si, tu n'avais jamais couru comme les
petits enfants, tu ne savais comment chahuter, donner libre cours a ton vrai toi. Ton pas
est reste le meme digne, mesure, reflechi . Tu n'en as cure de l'opinion des autres, tu preserves
ton monde et ne laisses entrevoir que le sommet de l'iceberg.
Pourtant tu es incapable de faire le mal, d'infliger le mal, meme sans intention. Tu as du
refouler tellement de choses dans ta vie, que le premier organe atteint chez toi, ce fut ton coeur,
tu caches tout.
A ton coup de telephone, j'etais vraiment surprise d'entendre ta voix, et puis je me suis dite,
n'estce pas un signe que je devrais m'y mettre. Tes garcons seront touches et riront un bon
coup, car je suis sure, ils connaissent Jig, leur maman, mais pas cette jeune fille fleur bleue.
Alors j'ai ose m'y mettre avec les elements que je possede.
Intellectuelle, erudite, mine de rien, tu t'interesses a tout, mais ne t'etales jamais, car tu es tres
prudente. Tu es de celles qui savent ecouter, conseiller. Tes silences sont denses de choses non exprimees.
Point d'ambition chez toi, tu privilegies la qualite de vie, et cela te blessait profondement
quand certains ne te comprenaient pas. Mais ta bonne education t'interdisait souvent de
repondre.
Moi, je te comprends bien, car il y en a dans la famille qui sont ainsi intelligents, passiones
et marginaux, vivant leur ideal, leur passion, leurs idees : professeur, infirmier, botaniste,
sportif, homme de mer, artiste, et autre. Ils suivent leur chemin eloigne des conventions.
Comme le dit notre cousin Gilles : "Ils ne sont pas a vendre . "
Que dire de ton sourire, Jig ?... Ton sourire me fait penser a a ce chant : "Toujours sourire
sans rien dire. "---- Une grande bouche bien definie avec des recoins qui remontent, on aurait pu y cacher un petit grain . C'est une bouche unique comme la lampe merveilleuse d'Aladin avec ses 2 anses, une bouche d'artiste.
Jig, nous appartenons a une jeunesse privilegiee, protegee de ce monde moderne
d'aujourdhui, qui savait prendre le temps, a l'ecoute des gens, de la nature. Nos plaisirs etaient
simples, nous demandions peu, nous etions heureux avec les tontons et tantines, avec une
ribambelle de cousins, cousines. C'etait notre richesse a nous, mettant de cote les petits cancanages
inevitables.
J'ai beaucoup appris de vous, en vous ecoutant discuter litterature, partager vos idees,
surtout lors de vos veillees en famille . Je vous observais tous et je vous ai tous aimes.
La grande cour m'emerveillait avec ses grands plants de letchis, de jamalacs, de longanes,
a l'ombre desquels, allonges dans l'herbe nous aimions nous prelasser, lire un bon livre., avec Marmaduke et Tchu Tchu Miniou les deux chiens de la cour a nos cotes.
Aujourdhui, il ne reste plus beaucoup de ces belles campagnes. Beaucoup ont ont ete vendues,
morcelees. Les jeunes ne connaissent pas cette joie., car ils sont accroches a la tele et au telephone
portable, ils ont peu d'espace .
Chere cousine, je ne sais si tu aimeras ce que j'ai ecrit, mais j''y ai mis tout mon coeur, le reste appartient a la famille.
Jig, un jour tu nous quitteras sur la pointe des pieds, sans faire de bruit, sans vouloir gener personne.
Tu t'en iras de ton petit pas mesure. Un instant tu te retourneras pour nous dire : " Ne vous
tracassez pas, ce n'est rien. Tchh!... On se reverra. ! ... . Ce n'est qu'un aurevoir !"
Brave, sans regrets, tu prendras ta route, certaine que tu atteindras ton but, qu'il est devant toi.
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mercredi 6 janvier 2016
TONTON CLAUDE
TONTON CLAUDE
This is for you,
Quietly you lived
Quietly you left.
To day we wish every body to know who you were to us.
You were such a good man. Never did you wrong any body in your life, but were always
ready to forgive and forget.
We cannot stay silent on how you asked the police to release a woman who had stolen all the
jewels of Regina, because she was a mother. It was important for you not to send her in prison.
Power, ambition, riches, all these things people care so much, run after, were nothing for you.
You had your christian values and principles and you sticked to them. You were most
intelligent, very humble and kind hearted.
Your premises can be named "La Cour des Miracles ", where all the poor people, the desperate,
the sick are always welcome. All round the day, they come and go, sure to obtain help, a good
advice and some alms. They can count upon your couple.
Behind your wife Doule (Regina) you were the silent pillar, on whom she can always rely.
Claude, you were a great thinker, always in reflection, and know when to talk. These days you
turned more silent , but stayed a good listener. You had this rare quality which it is quite
difficult for somebody to have in life : "WISDOM".
You had your own world, where you moved, far from the madding crowd, privileging your
liberty and way of thinking.
To your children you were devoted . They could count upon you for a wise advice in
difficulties.
Kids we remember how you did not like the sight of blood on TV and you would always
say : " Children, close your eyes !...This is la sauce tomate. "
You were in your own way very creative. People trash would become a treasure. You had
to try to fix it. The chair converted into a side table was a classic. Nobody would dare
say something about it. You were so proud of it.
Children we used to accompany you in your rides - they were adventures for us, because
you avoided main streets and preferred little streets. You knew how to keep us entertained
in little games, like counting cars, dogs or finding signage. We are doing the same games
with our kids.
Tonton, we cannot let you go without thanking you for the Christmas, New Eve, Easter,
anniversaries, festivities which you like to share with us among your family , never forgetting the
delicious "Mrs Bhowan 's margueritte cakes , full of good cream , jam and meringues ", to
which you remained faithful all your life, for our joy. You had a sweet tooth, Tonton, with
which Doule had some trouble , but you were quite moderate except for these days, when
this good cake came near by. Mmmm !.....
Tonton Claude we have never been able to tell you how dear you are to us. Life passed
so quickly. Always on the go after something, we never had tome to stop to realise. Il
needs an event to open our eyes and see in our hearts. We very much regret it.
You will be greatly missed. It is not very often we come across someone so profound.
May you rejoice with your creator, your God whom you have loved and serve so well.
Watch over us and pray for us and our families.
Until we meet again, rest in peace in the light of your beloved Christ.
Love from Regine, Stephanie and family, Arlette and Claude.
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EULOGIE POUR CLAUDE MAUDAR
NOTRE DAME DU ROSAIRE 05 JANVIER 2016
Chers amis
Au nom de la famille, je vous remercie d'etre la nombreux en ' L'Eglise de Notre Dame du
Rosaire ou Claude nous reunit cet apres midi pour l'accompagner a aller rejoindre son createur.
Pendant un bref instant, nous ferons silence en nos coeurs pour nous laisser impregner de la
paix du Christ , et nous lui demanderons d'accueillir Claude, qui s'en va apres 82ans passes
sur terre, retrouver tous ceux qu'il a connus et aimes.
Cet homme, doux, serviable, accueillant, genereux, humble, etait le ciment de cette famille
a qui il a transmis son savoir, sa sagesse, son humour et sa foi. Il etait un vrai chretien.
Il s'en va , mais son souvenir demeure et ce sera a ceux qui restent maintenant, son epouse
Regina, ses enfants et petits enfants, de tenir le flambeu, pour raconter a d'autres ce qu ' est
cet homme qui nous a tous marques, n'oubliant pas son coeur a coeur quotidien avec son
Dieu
et son eternelle quete a communiquer aux autres la joie de vivre.
Aujourdhui qu'il va a la rencontre du Christ ressuscite qu'il a toujours aime et servi, nous
pouvons nous imaginer sa joie de retrouver ce Dieu de presence, de proximite, toujours fidele,
accueillant et misericordieux qu'il a cotoye, et qu'il a fait connaitre a ses enfants et petits
enfants.
Quant a nous , membres de son Equipe Notre Dame, il nous a surtout appris a toujours ecouter,
et faire confiance a ce Dieu d'amour a qui on pouvait tout dire, tout confier et a tout remettre
entre ses mains.
Claude ne manquait jamais sa reunion mensuelle, il se faisait un devoir d'etre la, meme s'il ne
parlait pas beaucoup - il laissait ce soin a Regina - ses silences etaient parlants. Il avait l'art
de rendre vivant le Christ parmi nous surtout lorsqu'il faisait ses prieres spontanees.
Claude etait apprecie pour la justesse de ses remarques; il etait methodique, precis et rapportait
avec fidelite tout ce que nous echangions pour nos reunions bilans. Il savait calmer nos
ardeurs, il nous invitait toujours a la moderation avec son sourire permanent, "Ne vous emballez
pas ! " disait il sans se montrer donneur de lecons, sa phrase de predilection etait "Always think positive. "
Nous avons tous beaucoup recu de cet homme et son absence au sein de notre Equipe va se
faire sentir; lui qui ne ferait pas de mal a une mouche, qui ne critiquait jamais personne,
acceptait tout sans rechigner, mettant sa confiance dans le Seigneur et venerait la Vierge
Marie qui transmettait a son Fils toutes ses prieres . --- Quel bel exemple il a ete pour nous !....
Aujourdhui, nous disons a Regina : Continues d'avancer, Claude sera toujours la pour te guider
et t'encourager a te depasser pour servir tes freres et ton pays. Continues de prier avec lui
et pour lui comme vous le faisiez tous les jours dans votre priere conjugale, Dieu sera a tes
cotes pour te permettre d'avancer. "
Aux enfants et petits enfants qui pleurent ce papa gateau, je veux simplement leur dire ceci:
" Votre papa vous a tout donne, aujourdhui il compte sur vous pour etre des artisans de paix
et d'unite la ou vous etes. Continuez de transmettre, d'accueillir, d'accompagner, d'accepter,
de prier. Vivez sereinement, sans colere, sans peur. Sachez que vous avez en Claude un
intercesseur de choix aupres de Dieu. N'oubliez pas de lui parler chaque jour de votre vie. "
On pourrait continuer encore a s'etendre sur les qualites de cet homme, mais il m'en voudrait
tant il est humble. Nous pouvons lui dire une seule chose : "Merci Claude pour ce que tu es,
ce que tu as ete, pour ce que tu nous as donne. Tu seras toujours present dans nos
memoires."
Les morts ne sont pas des absents. Ceux qui restent sont nourris des liens qu'ils avaient
entretenus avec eux pour se construire. La mort n'est rien. Claude est seulement passe de l'autre
cote ou il continuera de veiller sur ceux qu'il laisse derriere lui, et il nous demande de
continuer de vivre et surtout de ne pas pleurer, car il est bien entoure au ciel ou il entend
le chant des anges.
Adieu L'Ami
MYRNA LAPIERRE.
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